Chikungunya à La Réunion: un seul décès vraisemblablement lié au vaccin, selon l'agence du médicament

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Chikungunya à La Réunion: un seul décès vraisemblablement lié au vaccin, selon l'agence du médicament

Un seul décès apparaît très vraisemblablement lié au vaccin déployé à la Réunion contre le chikungunya, a annoncé jeudi l'agence française du médicament, précisant qu'un lien n'a finalement pas pu être établi à ce jour avec deux autres morts jugées suspectes.


"Les analyses montrent qu'un lien avec le vaccin Ixchiq semble très vraisemblable pour l'un des cas de décès, compte tenu de la chronologie et de la typologie des symptômes du patient et des résultats des examens biologiques recueillis", explique l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un point sur la surveillance de cette campagne de vaccination.

Développé par le laboratoire franco-autrichien Valneva, ce vaccin est actuellement déployé à La Réunion pour lutter contre une épidémie majeure de chikungunya, qui a frappé près de 50.000 personnes et fait douze morts.
Mais la campagne a été suspendue fin avril auprès des plus de 65 ans, après le signalement de plusieurs effets secondaires graves chez des patients âgés, dont un décès chez un octogénaire ayant développé une encéphalite.
Depuis, les autorités sanitaires européennes ont évoqué début mai un second décès potentiellement lié au vaccin, mais le ministère français de la Santé a précisé que ce lien apparaissait beaucoup plus douteux que dans le premier cas.
Au final, selon le bilan donné jeudi par l'ANSM, trois décès suspects ont été examinés par ses services de pharmacovigilance, qui ont conclu à un lien vraisemblable dans un seul d'entre eux. "A ce jour, il n'est pas possible d'établir de lien entre le vaccin et le décès pour les deux autres cas", souligne l'agence.
Plus largement, "au 13 mai, 40 cas d'effets indésirables sur l'ensemble du territoire national, dont 16 graves, ont été déclarés et analysés", précise-t-elle, notant qu'une grande majorité de ces cas (81%) ont été enregistrés à la Réunion.

A La Réunion, l'épidémie donne de nets signes d'accalmie mais les autorités sanitaires s'inquiètent désormais d'une transmission dans l'Hexagone à la faveur des beaux jours, où la météo clémente favorise la circulation et la reproduction du moustique tigre, vecteur du virus du chikungunya. Une centaine de cas de chikungunya ont aussi été recensés ces derniers mois à Mayotte, selon un bilan diffusé vendredi dernier par Santé publique France.

Pour la vaccination des moins de 65 ans restant éligibles, des précautions renforcées y sont recommandées au vu "des spécificités de santé mahoraises", car la population est souvent en mauvaise santé avec des "comorbidités à des stades avancés en nombre important", avait indiqué l'agence.

Avec AFP